Ce qu’il faut pour créer un canal de communication dans le domaine de la santé au Canada

Au Canada, une vaste initiative d’interopérabilité est en cours pour connecter les soins en garantissant un accès facile, sûr et en temps réel à l’information sur la santé tout au long du parcours des patients dans le système de santé. Les soins connectés ont des répercussions sur les patients et le personnel de la santé.

Inforoute Santé du Canada et l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS), les deux organismes qui dirigent l’initiative, se sont réunis à l’occasion de notre colloque Ensemble pour la santé pour parler des prochaines étapes. Un panel de représentants de tous les secteurs des soins de santé a échangé des idées sur ce qui doit être fait pour y parvenir.

Les faits* :

  • Seulement 40 % de la population canadienne peut accéder à son dossier médical par voie électronique;
  • 93 % des cliniciens ont recours à des dossiers médicaux électroniques;
  • Seulement 35 % des médecins communiquent de l’information sur les patients par voie électronique à l’extérieur de leur cabinet;
  • 92 % des médecins sont d’avis que le partage des dossiers électroniques permettrait d’améliorer la sûreté des soins aux patients;
  • 86 % des médecins sont d’avis que cela réduirait le fardeau administratif.

Que se passe-t-il lorsque les données ne sont pas connectées?

  • Les cliniciens n’ont pas facilement accès à l’information sur les patients, qui leur permettrait de fournir à ceux-ci des soins sûrs, efficaces, efficients et opportuns.
  • Il arrive que le traitement soit mal coordonné ou qu’il soit retardé.
  • Des tests sont prescrits en double, ce qui entraîne parfois un gaspillage de ressources.
  • Le fardeau administratif inutile qui est imposé aux cliniciens réduit le temps qu’ils consacrent à leurs patients.
  • Le système de santé a du mal à mesurer son rendement.

Que se passe-t-il en ce moment?

Voici un aperçu des prochaines étapes recommandées par le panel :

  • Lors de la planification, de la conception et de l’élaboration de politiques, écouter l’opinion de chaque constituant du secteur de la santé : médecins, infirmiers, travailleurs des soins à domicile et des soins de longue durée, paramédicaux, pharmaciens, proches aidants et patients.
  • Tirer parti des tables qui existent déjà aux niveaux fédéral, provincial et territorial, et veiller à ce que les bonnes personnes soient représentées.
  • Mettre de l’ordre dans ses affaires. S’assurer que ses réseaux sont prêts pour un système connecté en veillant à la cohérence de ses propres processus sur le plan de la gouvernance, de la réglementation, des normes et des voies d’accès.
  • Utiliser le système connecté pour exploiter les données relatives aux activités des professionnels de la santé. La collecte de données normalisées pour le travail dans le domaine de la santé pourrait révéler les champs d’application, les chevauchements, les lacunes et les processus de travail qui fonctionnent et ceux qui ne fonctionnent pas.
  • Tirer parti de l’IA et d’autres technologies pour recueillir les données nécessaires aux soins connectés afin de ne pas alourdir le fardeau administratif.
  • Concilier le besoin de sécurité et de confidentialité des patients et le besoin de voies d’accès à l’information. Trouver un mécanisme qui satisfait les deux.
  • Veiller à ce que les travailleurs de la santé soient formés pour utiliser ces outils. Envisager la mise en place dans tout le Canada de centres de formation sur l’opérabilité numérique, où les professionnels de la santé pourraient acquérir les connaissances numériques essentielles dont ils ont besoin pour naviguer dans le nouveau système.
  • Améliorer la compréhension des données chez tous les prestataires de soins de santé en les formant afin qu’ils puissent prendre des décisions éclairées fondées sur des données.
  • Renforcer les compétences et les connaissances en matière de systèmes de soins connectés chez les professionnels de la santé qui travaillent seuls dans des collectivités rurales et éloignées.

Le panel était animé par Brent Diverty, de l’ICIS, et les panélistes étaient les suivants :

Simon Hagens, Inforoute Santé du Canada
Derek Cassista, Association des paramédics du Nouveau-Brunswick
Jodi Hall, Association canadienne des soins de longue durée
Nadine Henningsen, Canadian Health Care Agency
Suzanne Madore, Hôpital d’Ottawa
Ivy Oandasan, Le Collège des médecins de famille du Canada
Linda Powell, défenseure du système de santé et bénévole communautaire

* Source : Données de l’ICIS et du Fonds du Commonwealth