Deborah Gordon, directrice générale intérimaire
Bonne et heureuse année!
Lorsque je pense à 2024, j’ai en tête les défis auxquels notre système de soins de santé est confronté, les possibilités qui s’offrent à nous et notre rôle dans la recherche de solutions concrètes. Les nombreuses personnes qui n’ont pas accès à des soins primaires dans leur communauté, les longs délais d’attente pour les services, des pressions financières concurrentes et la fermeture de certaines salles d’urgence ne sont que quelques-uns des défis les plus pressants. Parallèlement, notre pays est aux prises avec une population croissante et vieillissante qui augmentera la demande de services de santé.
Une main-d’œuvre attentionnée et qualifiée constitue l’épine dorsale de notre système de santé. En tant qu’infirmière et ancienne dirigeante d’une organisation de santé, je comprends les pressions que subissent les intervenantes et intervenants de première ligne. J’ai eu l’occasion l’an dernier de rencontrer un grand nombre de personnes et d’organisations qui accomplissent un travail remarquable pour relever les défis auxquels la main-d’œuvre en santé est confrontée et collaborer avec elles. Il est rassurant de voir l’incidence positive de leur travail et de leur dévouement.
Avant que ma mère ne décède récemment, elle a été hospitalisée pendant près de deux semaines, puis a reçu l’aide et le soutien d’une équipe de soins palliatifs de la communauté. J’ai vu des personnes extraordinaires travailler sans relâche, jour et nuit, pour lui donner les meilleurs soins possibles. Trop souvent, les employés du secteur de la santé travaillent presque tous les jours en sous-effectif de 30 % à 40 % ou doivent faire plus avec moins. Pourtant, ils donnent le meilleur d’eux-mêmes à chaque quart de travail.
Nombreux sont les travailleurs et travailleuses de la santé pour qui la pandémie de COVID-19 rime avec fatigue et stress, et certains ont délaissé la profession qu’ils avaient choisie. Dans tout le pays, nous manquons de personnel de santé dans les communautés, les hôpitaux, les maisons de retraite et de soins de longue durée, les cliniques et d’autres établissements. Selon l’ICIS, dans l’ensemble du pays, il y avait 120 000 postes vacants en 2022-2023. En remédiant à la pénurie de main-d’œuvre en santé, nous pouvons véritablement changer les choses pour l’ensemble de la population canadienne, qu’il s’agisse des personnes en attente de soins urgents, de celles qui ont du mal à accéder à des soins primaires, qui ont besoin de soins à domicile et de soins continus ou encore de services de santé mentale, et de bien d’autres encore.
Je souhaite à tous les membres du personnel de la santé et aux responsables des systèmes de santé une très bonne année. Merci pour tous vos bons soins et pour votre soutien à la population canadienne.
Au moment où l’organisme entame sa deuxième année d’existence, Effectif de la santé Canada grandit et gagne en maturité. Nous prenons au sérieux notre mandat de mettre en commun les données sur la main-d’œuvre en santé de tout le pays afin d’améliorer la planification. Et, en fin de compte, d’aider à faire en sorte que les travailleurs et travailleuses de la santé soient là pour répondre aux besoins de soins de santé des gens, au moment et à l’endroit où ils en ont besoin.
Nous savons que vous devez avoir accès à des renseignements fiables pour prendre les bonnes décisions, et notre réussite reposera sur nos collaborations – en travaillant de concert avec les représentantes et représentants des professions, les établissements, les provinces et les territoires – pour partager l’information et les solutions dans le but d’atténuer le stress de notre précieux personnel de santé afin qu’il puisse donner les meilleurs soins possibles.
Si l’augmentation de la main-d’œuvre au sein du système de santé fait partie de la solution pour remédier à la pénurie, le recrutement à lui seul ne nous permettra pas de sortir de cette impasse. Nous devons plutôt miser sur des modèles de soins innovants, en mettant l’accent sur le maintien en poste et sur des cultures et des environnements de travail sains afin que le personnel de santé puisse prospérer.
Je suis fière du travail que nous avons accompli au cours de notre première année avec notre petite, mais formidable équipe. Nous avons mis en place nos tableaux de bord qui rassemblent à un seul endroit les renseignements sur la main-d’œuvre en santé au Canada afin d’améliorer la compréhension et la manière de répondre aux besoins de personnel futurs. Nos tableaux de bord proposent une vue interactive et consolidée de certaines données pancanadiennes sur la main-d’œuvre en santé actuellement accessibles.
Cette année, nous allons nous efforcer d’accompagner ces données d’indications et de contexte afin de mieux soutenir la planification de la main-d’œuvre en santé. Nous allons aussi collaborer avec d’autres acteurs à la modélisation et à la prévision du personnel de santé afin de pouvoir répondre aux besoins futurs de la population du Canada d’un océan à l’autre, des zones urbaines aux zones rurales, en passant par les régions éloignées. Une grande partie de ce travail consistera à rassembler les intervenantes et intervenants de la communauté de modélisation pour qu’ils élaborent ensemble des solutions communes aux problèmes en matière de prévision et créent des espaces d’accès libre pour la mise en commun des données, des méthodologies, des définitions et des solutions.
En tissant des liens lors de notre premier colloque à l’automne et du travail que nous effectuons tout au long de l’année, nous renforçons les relations et la capacité de partager plus facilement les données et les enseignements. Nous commençons à établir des relations avec les organisations de santé des Premières Nations, inuites et métisses afin de soutenir leurs capacités en matière de données sur la main-d’œuvre en santé et leurs besoins en matière de planification.
L’amélioration de la planification et de la prévision génère des gains d’efficience au sein de notre système de santé, car la présence d’un nombre suffisant de prestataires de soins au moment et à l’endroit où nous en avons besoin nous permet de rester en meilleure santé et d’être moins dépendants des soins hospitaliers et d’urgence.
Je me réjouis à l’avance du travail que nous accomplirons cette année pour rendre plus exhaustives, plus opportunes et de meilleure qualité les données sur la main-d’œuvre en santé du Canada afin de pouvoir compter sur un personnel de santé fort et résilient à l’avenir.